Élections américaines : Bitcoin sous les projecteurs

Jamais une élection présidentielle du G7 n'a mis en lumière Bitcoin de manière aussi frappante. Comme l'a expliqué Francis Pouliot, le fondateur de Bull Bitcoin, lors d'un podcast cet été avec l'équipe de Bull Bitcoin Europe, les Bitcoiners sont devenus des électeurs déterminants. Aujourd'hui, ils représentent une part suffisamment importante de l'électorat américain pour faire pencher la balance. Robert F.  Kennedy Jr (RFK), Donald Trump et Kamala Harris reconnaissent ce fait, chacun tentant de séduire la communauté Bitcoin. Trump et RFK ont même fait des apparitions à la conférence de Nashville cette année.

Mais soyons clairs : leur compréhension et leur engagement envers Bitcoin sont très inégaux. Le discours de RFK à Nashville a montré qu'il maîtrisait le sujet. L'apparition de Trump, en revanche, a surtout prouvé qu'il est suffisamment intelligent pour écouter son fils Barron et son allié Vivek Ramaswamy lorsqu'ils lui disent que Bitcoin est désormais trop important pour être ignoré. Kamala, quant à elle, a démontré l'hypocrisie classique des démocrates, proférant des déclarations d'amour vides à propos de la "crypto"sans jamais admettre les démarches entreprises par son administration pour nuire à l'industrie Bitcoin.

Au cas où vous ne seriez pas pleinement conscient de ces attaques, laissez-moi en énoncer quelques-unes :

• Gary Gensler : Nommé par cette administration, Gensler s'est opposé de manière capricieuse aux ETF Bitcoin physiques à chaque occasion.

• Operation Chokepoint 2.0 : Un effort coordonné et inconstitutionnel de l'administration pour débancariser les entreprises crypto, en exerçant des pressions sur les banques favorables aux cryptos, le summum étant l'orchestration de l'effondrement de Silicon Valley Bank, malgré le fait que la banque était adéquatement capitalisée.

• Mésinformation sur Bitcoin : L'administration a continuellement déformé le message de Bitcoin, surtout à travers le Comité bancaire du Sénat, dirigé par la fervente anti-Bitcoin et socialiste radicale Elizabeth Warren.

• Interdiction de minage : L'opposition inébranlable de l'administration au minage de Bitcoin, notamment l'interdiction dans l’Etat de New York, allant à l’encontre de toute logique économique, environnementale et sociale.

• Scandale FTX : L'administration entretenait une proximité quasi-incestueuse avec le "casino à shitcoins" frauduleux qu'était FTX.

• Crypto en tant que politique identitaire : Les démocrates ont tenté de racialiser Bitcoin, ignorant le fait que Bitcoin est la technologie financière la plus universellement inclusive jamais crée.

Il y a plus, mais cette liste devrait suffire à convaincre tout Bitcoiner sensé de l'hypocrisie éhontée et de l'audace des tentatives de la candidate démocrate.

Quant à Trump, bien que ses actions n'aient pas été ouvertement anti-Bitcoin, il n'a guère été un allié fiable. Malgré la présence de deux Bitcoiners convaincus dans son cercle proche, qui scandent régulièrement "Bitcoin, et non shitcoins", il a lancé son propre shitcoin ridicule, World Liberty Financial. Et n'oublions pas sa vente d'une collection de JPEG, plus connue sous le nom de NFTs.

Le candidat républicain à la présidence, Donald Trump, utilise une friteuse lors d'une visite dans un McDonald's en Pennsylvanie. (Photo : New York Times/AP)

Malgré tout, après l'apparition de Trump à Nashville, de nombreux Bitcoiners conservateurs l'ont acclamé comme le nouveau sauveur de Bitcoin. Ce n'est pas un phénomène nouveau ; nous avons déjà vu des Bitcoiners s'extasier devant des shitcoiners comme le maire de Miami, Francis Suarez, simplement parce qu'ils ont dit quelque chose de flatteur à propos de Bitcoin. Comme je l'ai récemment souligné dans un prochain podcast avec Rikki de Bitcoin Explorer sur la chaîne YouTube de Bull Bitcoin, en ce qui concerne la politique, les Bitcoiners ressemblent souvent à des "vierges donnant des conseils BDSM" : bien qu'ils soient généralement bons pour repérer et dénoncer les arnaques et la corruption, leur naïveté concernant le jeu politique les conduit souvent à tomber dans les pièges les plus grossiers.

Ce que cette élection signifie pour Bitcoin

Alors, que pouvons-nous attendre de cette élection concernant Bitcoin ?

Les sondages et les marchés de paris comme Polymarket penchent actuellement vers une victoire écrasante de Trump. Bien que ces prévisions furent parfois erronées par le passé — comme lors du Brexit et de l'élection présidentielle américaine de 2016 — le climat général aux États-Unis et l'incapacité du candidat démocrate à susciter un véritable soutien populaire, malgré l'appui des médias traditionnels, des géants de la technologie et des célébrités de Hollywood, semblent confirmer une victoire du candidat Républicain.

Sous une présidence Trump, nous pouvons nous attendre à un feu vert pour le minage de Bitcoin basé aux États-Unis, une position plus détendue de la SEC envers l'industrie crypto, l'augmentation de la dette publique, des guerres commerciales intensifiées, un dollar encore plus politisé et des réductions d'impôts massives.

En résumé : l’homme orange semble bon pour la pièce orange.

De plus, la configuration actuelle du marché est extrêmement optimiste : la liquidité mondiale est en hausse, les ETF attirent d’importants flux entrants, Les grandes entreprises de Wall Street commencent à envisager de reproduire le modèle de MicroStrategy, qui n’est pas en reste puisqu’il vient d’annoncer un plan de financement de 42 milliards de dollar US pour acheter plus de bitcoin, la dominance de Bitcoin s'envole et les shitcoiners souvent dépourvus de convictions jettent l'éponge et échangent le reliquat de leurs arnaques échouées contre des sats. Le taux de financement sur les marchés de dérivés semble solide, et les données du marché des options suggèrent un potentiel squeeze gamma si Bitcoin atteint de nouveaux sommets. Détailler chaque facteur rendrait l'article trop long, mais la version courte est la suivante : une victoire de Trump pourrait agir comme le catalyseur parfait pour une flambée du cours de Bitcoin.

A contrario, si Kamala gagne, les perspectives seront légèrement moins optimistes à court terme, mais néanmoins positives à plus long-terme. Cela peut sembler contre-intuitif au début, mais une présidence Kamala signifierait plus de régulations, plus de répression financière, plus de censure, des déficits à la Weimar pour financer des absurdités de justice sociale non productives, et un fossé encore plus large entre les BRICS et l'Occident. Cela entraînerait probablement une chute initiale du marché — surtout parce que cela viendrait surprendre les marchés mondiaux — mais créerait des conditions très favorables pour le Bitcoin à moyen et long terme. En effet, l'agenda quasi-communiste de Kamala mettrait en évidence de manière frappante la proposition de valeur de Bitcoin. Après tout, une monnaie résistante à la censure et à l'inflation, qui vit sur une infrastructure décentralisée et immunisée contre l’intervention gouvernementale, est d'autant plus utile lorsque les gouvernements impriment et censurent à tour de bras.

Voici ce qu’il en est pour le prix, mais au delà de cet aspect, une présidence Trump offrirait aussi d’autres avantages concrets pour Bitcoin :

• Libération de Ross Ulbricht : Trump a promis de gracier Ross Ulbricht, pionier de Bitcoin et fondateur de Silk Road, dès le premier jour — une décision qui résonnerait profondément au sein de la communauté Bitcoin.

• Nominations favorables aux cryptos : Une grande partie de l'assaut réglementaire contre les cryptos est venue du DOJ, du procureur général et du procureur du district de New York, tous nommés par le président. Si Trump est sérieux au sujet de faire des États-Unis un hub favorable aux cryptos, il pourrait nommer des personnes plus favorables à l'industrie.

• Une position plus favorable à la vie privée : Avec des défenseurs de la vie privée dans son cercle, Trump pourrait assouplir la répression des outils axés sur la vie privée comme CoinJoin.

• Soutien aux stablecoins : Les émetteurs de stablecoins sont parmi les plus grands acheteurs de dette américaine — un facteur critique compte tenu des besoins financiers croissants du pays. Trump pourrait établir un cadre favorable aux stablecoins, tant que les émetteurs garantissent leurs actifs par des titres de dette de l’Etat américain, créant ainsi une situation gagnant-gagnant pour les deux parties.

• Renvoi de Gary Gensler : Trump a promis de virer Gary Gensler de la SEC et de nommer un nouveau président qui serait probablement plus favorable à Bitcoin et à l'industrie en général.

Si vous êtes client de Bull Bitcoin, il y a de fortes chances que vous soyez ici pour accumuler des sats en auto-garde avec une perspective à moyen ou long terme, donc vous êtes dans une position solide, quelles que soient les issues politiques. La caractéristique la plus sous-estimée de Bitcoin étant la certitude qu'il offre quant à votre avenir financier, vous permettant ainsi d'ignorer le cirque politique et de vous concentrer sur la création de richesse.

Au-delà des promesses politiques, la fenêtre d'Overton est en train de changer, et elle se dirige vers Bitcoin. Entre le récent papier de la BCE, qui avertit implicitement que ceux qui ignorent Bitcoin risquent de rester sur le pavé, les plus grands gestionnaires d'actifs du monde répétant des points de vue de Bitcoiners de longue date sur CNN et la campagne présidentielle américaine mettant en lumière la résistance à la censure et positionnant Bitcoin comme une alternative sérieuse au système bancaire traditionnel, il est clair qu’un vent nouveau se lève et souffle en faveur de Bitcoin.